• Octobre 2025

    • Mercredi 8 19:00 - 21:00
Café librairie Michèle Firk
9 rue françois debergue 93100 Montreuil
  • Octobre 2025

    • Mercredi 8 19:00 - 21:00
Café librairie Michèle Firk
9 rue françois debergue 93100 Montreuil

Rencontre avec Nastasia Hadjadji et Olivier Tesquet autour d' "Apocalypse nerds"

Discussion autour du livre "Apocalypse nerds" (Divergences) avec Nastasia Hadjadji et Olivier Tesquet

Discussion autour du livre "Apocalypse nerds" (Divergences) avec Nastasia Hadjadji et Olivier Tesquet

Mecredi prochain (le 08/10) on aura la chance d'accueillir @nastasiahadjadji et @oliviertesquet à l'occasion de la parution de leur livre "Apocalypse Nerds" aux éditions Divergences !

Ce sera l'occasion de parler de techno-fascisme, de bizarreries idéologiques issues de la Silicon Valley et de leur traductions politiques racistes, eugénistes et autoritaires!

Les plus perspicaces ne seront pas surpris de l'intérêt des 2 auteurs pour le sujet puisqu'Olivier Tesquet travaille depuis longtemps sur les technologies de surveillance quand Nastasia Hadjadji s'était fendue du très bon "No Crypto" (dont on vous laisse deviner le sujet... ça rime avec "monnaie") déjà publié par Divergences.

Ce sera Mercredi 08 Octobre 2025, au Café-Librairie Michèle Firk, 9 rue François Debergue à Montreuil (93100), de 19h à 21h
------------------------------------

Ils s’appellent Elon Musk ou Peter Thiel, Curtis Yarvin ou Nick Bostrom, Marc Andreessen ou Sam Altman. Leurs noms, autrefois confidentiels, se sont progressivement frayés un chemin dans notre conscience collective. Sinistre galerie de nerds, ils semblent incarner autant de facettes d’une seule et même hydre anti-égalitaire. Dans leur livre Nastasia Hadjadji et Olivier Tesquet se proposent de lui donner un nom : techno-fascisme.

On saura gré aux deux auteurs de tenter une théorisation d’un terme jusque-là demeuré ambigu dans son ubiquité. Souvent invoqué, rarement défini, le techno-fascisme renverrait selon eux bien d’avantage à un ensemble de techniques de gouvernement qu’à une doctrine unifiée. A ceux qui croient que le pouvoir est logistique ou normatif, les techno-fascistes répondent qu’il est numérique et infrastructurel. Aux libertariens effrayés par l’idée même d’Etat, ils proposent de le vider de sa substance et de le remplacer par des algorithmes et des IA conversationnelles.

Si on peut faire la distinction entre “néo-réactionnaires”, “longtermistes” et autres “accélérationnistes efficaces”, Il ne s’agirait bien-sûr pas de nier le fond politique commun qui les unit. Que ce soit quand Peter Thiel tire le nom de ses entreprises de surveillance algorithmique de l’œuvre de Tolkien, ou quand Curtis Yarvin encense l’idée d’un Monarque-PDG, les techno-fascistes se font les dignes héritiers de ce que Jeffrey Herff appelait le modernisme réactionnaire (ou Guillaume Faye l’archéo-futurisme), alliant une foi aveugle dans le progrès technique à la réaction politique la plus crasse. Eugénistes et élitistes, autocrates virulemment anti-démocratiques, ils ont pour eux de parer la brutalité de leur projet sous les atours d’une esthétique entrepreneuriale-rationnelle. Ils ne prétendent pas nous imposer leur règne parce qu’ils le souhaitent, mais parce qu’en raison de leur QI, ils sont les plus efficients pour faire advenir le futur.

l’ombre de Quinn Slobodian et de son “Capitalisme de l’Apocalypse” plane bien évidemment sur le livre d’Hadjadji et Tesquet, mais on sera heureux d’y croiser nombre d’autres références de John Ganz à Agamben en passant par Sternhell, Chamayou ou Rancière. Si leur objet d’étude peut sembler lointain, il n’a pourtant jamais aussi prêt de se réaliser. L’idée d’une “souveraineté-as-a-service” décorrélée de “toute légitimité territoriale ou populaire, prête à être exécutée là où les conditions le permettent” n’est pas sans rappeler les derniers plans de la maison blanche pour Gaza, Avec sa zone franche et son conseil d’administration composé de technocrates présidé par Trump.

Si la force du techno-fascisme réside dans sa “capacité à encoder le monde pour remplacer le politique par un régime algorithmique à même de catalyser un ‘déjà-là’ fasciste” Alors nous faut-il réintroduire partout du politique. “Nos cauchemars ne sont encore que leurs rêves, mais ce monde est en germe”. A nous de faire qu’il n’advienne jamais.

icône horaireMercredi 8 octobre, 19h00
icône lieuCafé librairie Michèle Firk, 9 rue françois debergue 93100 Montreuil